Les enfants réfugiés de Calais attendent 10 fois plus longtemps pour rejoindre leur famille au Royaume-Uni

En dépit de la règle des deux mois de l’UE, les décisions du ministère de l’Intérieur britannique se font plus qu’attendre. Si le transfert devait être effectué en suivant une décision initiale, le délai a tout simplement décuplé en deux ans. En effet, plusieurs enfants errent encore dans la jungle de Calais, séparés de leurs parents. En prenant le mal en patience, ils attendent encore l’accord des instances dirigeantes avant d’être transférés vers le Royaume-Uni.

Depuis Calais pour rejoindre le Royaume-Uni, une autorisation à la demande d’enfant non accompagné est nécessaire. En 2016, il fallait approximativement 10,98 jours d’attente pour avoir une réponse positive. Mais actuellement, ce délai moyen est passé à 111,31 jours, soit près de quatre mois. Pour être enfin transférés au Royaume-Uni, les enfants qui ont reçu une réponse positive ont vu le temps d’attente de départ augmenté. De 26,11 jours en 2016, ils doivent attendre 198,44 jours en 2018. En outre, l’attente moyenne pour une réponse négative a presque quadruplé, passant de 16,5 jours à 63,44 jours.

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Ces chiffres concernent les mineurs non accompagnés qui ont présenté des demandes au titre des dispositions relatives au regroupement familial. Selon le règlement Dublin III du droit communautaire, ces demandeurs d’asile doivent recevoir une réponse initiale dans les deux mois.

Des retards non convenus

Le déclin rapide des normes du ministère de l’Intérieur s’inscrit dans un contexte où les humanitaires sont dépassées par la situation. En vérité, la santé mentale et physique des enfants se détériore en raison de ces longs délais. Pourtant, le ministère a déjà été averti de ces conséquences.

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Les enfants vivant dans des foyers et des familles d’accueil ont entamé une grève de la faim. Dans plus d’un cas, l’enfant a tenté de se suicider parce qu’il arrivait plus à tenir l’attente. Celle-ci dure beaucoup plus longtemps que les deux mois requis.

Marie-Charlotte Fabié, directrice de Safe Passage en France, a apporté des déclarations sur le sujet. Cette organisation d’aides humanitaires aide les mineurs à accéder au regroupement familial de la France vers le Royaume-Uni. Et elle confirme qu’ils sont confrontés à des retards croissants dans les décisions du gouvernement britannique.

Cela est d’autant plus surprenant, car ce n’est pas ce qui a été convenu dans le cadre du traité de Sandhurst. Conclu entre le Royaume-Uni et la France, chacun devait répondre le plus rapidement possible. « En tout état de cause, dans un délai de deux mois », a-t-elle noté.

Les accords ainsi que la loi ont été violés

Derrière ces tristes statistiques se cachent des enfants et des familles vulnérables. Chacun de son côté, ils sont forcés de vivre des mois de séparation. Pour eux, l’avenir reste incertain. Bien que dans le cadre de Dublin III, les enfants ont le droit d’être en sécurité avec leurs proches. Force est de constater que les autorités britanniques et françaises devraient accorder la priorité au transfert de ces enfants.

« Nous savons de première main combien les enfants et les familles souffrent de ces retards. Et nous savons que le regroupement familial peut avoir un impact transformateur sur le bien-être physique et mental d’un enfant. Aucun enfant ne devrait être forcé d’attendre seul alors qu’il pourrait être au Royaume-Uni avec sa famille. », a déploré Marie-Charlotte Fabié.

En vertu du règlement Dublin III, la France adresse une « demande de prise en charge » au Royaume-Uni. Dans les lignes, il est écrit que l’enfant souhaite être réuni avec un membre de sa famille au Royaume-Uni. Les autorités britanniques ont deux mois pour y répondre. Si la demande est acceptée, ils disposent alors de six mois pour effectuer le transfert.

Les chiffres parlent d’elles-mêmes

Selon les données, le nombre d’enfants qui sont arrivés au Royaume-Uni dans les huit mois suivant leur demande initiale a diminué. Le pourcentage est passé de 96 % en 2016 à 65 % en 2018. Les chiffres officiels montrent que 804 demandes ont été faites entre janvier 2016 et décembre 2018. Ensuite, il y a eu que 426 arrivées au cours de la même période.

Dans une affaire devant la chambre supérieure de l’immigration, le ministère de l’Intérieur a été contraint de divulguer ses chiffres. Le département est contesté en raison des retards subis par trois jeunes réfugiés. Ces derniers ont dû attendre des mois avant qu’ils soient réunis avec leur famille.

Parmi les trois adolescents, qui ne peuvent être nommés pour des raisons juridiques, il y a un garçon afghan âgé de 16 ans. Ce dernier a dû attendre plus de quatre mois pour retrouver son frère aîné. Pareillement, une fille érythréenne âgée de 17 ans a attendu plus de cinq mois pour rejoindre son frère. Et une autre fille érythréenne de 16 ans a dû espérer plus de six mois pour rejoindre sa famille.

Un porte-parole du ministère affirme que le Royaume-Uni prend ses responsabilités envers les enfants non accompagnés extrêmement au sérieux. Apparemment, des processus convenus garantissent l’intérêt supérieur de l’enfant non accompagné. Par conséquent, ces étapes importantes prennent plus de temps que prévu.

 

Des conditions de vie précaires pour les enfants en attente

Au-delà des délais d’attente prolongés, les enfants réfugiés de Calais font face à des conditions de vie extrêmement précaires. Beaucoup d’entre eux se retrouvent livrés à eux-mêmes dans des camps improvisés, exposés au froid glacial et aux intempéries.

Le manque d’accès aux soins médicaux constitue aussi un problème majeur. Les ressources médicales sont limitées et il est souvent difficile pour ces jeunes vulnérables de recevoir les traitements dont ils ont besoin. Des problèmes de santé mentale tels que le stress post-traumatique, la dépression et l’anxiété sont fréquents parmi ces enfants qui ont traversé des expériences traumatiques.

Leur accès à une éducation adéquate est compromis. Ces enfants aspirent à apprendre, mais leurs possibilités d’éducation sont limitées voire inexistantes dans les camps informels où ils résident temporairement. Cela a non seulement un impact sur leur développement intellectuel mais aussi sur leur bien-être psychologique.

Il faut souligner que ces chiffres alarmants ne reflètent pas seulement une négligence du système d’immigration britannique, mais aussi le résultat d’un manque généralisé de solidarité et d’action concertée au niveau européen.

Les organisations humanitaires déplorent cette situation inhumaine et appellent à davantage de coopération internationale afin que ces enfants puissent rejoindre leurs familles en toute sécurité et bénéficier des droits fondamentaux qui leur sont dus en tant qu’être humain.

La réalité des enfants réfugiés de Calais qui attendent désespérément de rejoindre leur famille au Royaume-Uni est alarmante. Les chiffres témoignent d’une crise humanitaire à laquelle il est urgent de répondre. La lenteur du processus, associée aux conditions de vie précaires dans lesquelles ils se trouvent, met en évidence la nécessité d’une action immédiate et coordonnée pour garantir le respect des droits fondamentaux de ces jeunes vulnérables.

Les conséquences sur la santé mentale des enfants réfugiés

L’attente prolongée et les conditions difficiles auxquelles font face les enfants réfugiés de Calais ont des conséquences dévastatrices sur leur santé mentale. Ces jeunes sont confrontés à un niveau élevé de stress, d’anxiété et de détresse psychologique.

Leur situation est souvent aggravée par le fait qu’ils se trouvent loin de leur famille, privés du soutien affectif dont ils ont besoin dans ces moments difficiles. L’incertitude quant à l’avenir et la crainte d’être oubliés accentuent leur angoisse au quotidien.

Beaucoup d’enfants réfugiés présentent des symptômes de stress post-traumatique, résultant des expériences traumatisantes vécues lors de leur périple vers l’Europe. Les horreurs qu’ils ont traversées restent gravées dans leurs esprits, provoquant des cauchemars, des flashbacks et une peur constante.

La dépression est aussi fréquente chez ces enfants qui se sentent désespérément impuissants devant les obstacles qui entravent leur cheminement vers une vie meilleure. Le sentiment d’abandon et le manque d’espoir peuvent conduire à une perte d’intérêt pour la vie quotidienne ainsi qu’à un repli sur soi.

Il est crucial que ces jeunes vulnérables puissent bénéficier rapidement d’une prise en charge médicale spécialisée pour traiter leurs troubles mentaux. En raison des délais d’attente considérables, l’accès aux soins psychologiques est souvent limité. Les ressources sont insuffisantes pour répondre à la demande croissante, laissant de nombreux enfants sans le soutien dont ils ont désespérément besoin.

La situation actuelle nécessite une action urgente afin de prévenir une crise majeure en matière de santé mentale parmi les enfants réfugiés de Calais. Il est impératif que les autorités compétentes mettent en place des mesures adéquates pour garantir un accompagnement psychosocial approprié et accessible à tous ces jeunes vulnérables.

Les conséquences sur la santé mentale des enfants réfugiés ne doivent pas être ignorées ni minimisées. La détresse émotionnelle qu’ils endurent a un impact profond non seulement sur leur bien-être individuel, mais aussi sur leur capacité future à s’intégrer dans la société et à reconstruire leur vie après avoir retrouvé leurs familles au Royaume-Uni. Une action immédiate et concertée est nécessaire pour protéger ces jeunes âmes fragiles et leur offrir l’espoir d’un avenir meilleur.

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